La Journée internationale des droits de l'homme, le 10 décembre, suit chaque année celle dédiée aux personnes en situation de handicap.
À Rome, en revanche, c'est la honte de ceux qui devraient connaître le droit et qui le nie au contraire, qui est célébrée, malheureusement, à la barre.
La médiation préjudicielle, dans la capitale italienne, est gérée par la Fondation Organismo di mediazione forense. Elle est organisée, entre autres, au deuxième étage d'un immeuble (via Attilio Regolo 12D), dont l'ascenseur est inaccessible aux personnes à mobilité réduite.
Les personnes qui vivent en fauteuil roulant ou se déplacent avec un déambulateur donc, une fois qu'elles se sont rendues à l'endroit indiqué pour exercer leurs droits, conformément aux dispositions du code de procédure civile, ne peuvent y accéder.
Égalité, ayant pris connaissance de ce qui précède, par l'intermédiaire de l'auteur, a signalé l'affaire à la Fondation Organismo di mediazione forense, à l'Ordre des Avocats et pour information au président du tribunal de Rome, via PEC 29/11/21 (voir annexe 1).
L'Ordre des avocats et la fondation ont répondu dans un seul e-mail certifié signé par le président du conseil d'administration, avocat Antonino Galletti, le 10/12/21 (voir annexe 2), non pas pour s'engager à rétablir la légalité, ni même pour s'excuser, mais pour argumenter.
Le représentant de l'ordre des avocats et organisme de médiation médico-légale de la ville où l'Europe a été fondée, se présente sur la base de « rendre le plus grand respect » vers les règles rappelées par Égalité. Il vante en effet la « grande sensibilité toujours montrée » envers la « protection des personnes handicapées », qui sera cependant, démentie dans les lignes qui suivent.
L'avocat Antonino Galletti prend soin d'affirmer que la fondation n'est pas propriétaire des lieux où elle gère les médiations judiciaires. Une rhétorique conjecturale qui ne dispense certes pas son responsable du devoir de garantir une pleine accessibilité aux locaux de justice (même s'il s'agit d'une phase pré-judiciaire).
La présidence de l'Ordre des Avocats de Rome, d'où provient le PEC en question, s'expose alors à davantage de honte. L'avocat Antonino Galletti prétend à tord que les locaux gérés par la fondation sont « pratiquement exempt de barrières architecturales » et il élabore, sur cette fausseté, une théorie « habilitante ».
L'inaccessibilité objective des habitants est masquée dans la « difficulté objective pour certains sujets, comme c'est le cas rapporté par vous du fauteuil roulant qui, en raison de sa taille, ne peut pas entrer dans l'ascenseur ». Tout est renversé, dans un artifice rhétorique selon lequel ce n'est pas la société qui doit être inclusive mais ce sont « certains sujets » qui doivent s'adapter.
Au pire, poursuit le président de la fondation, ces « certains sujets » peuvent effectuer des réunions de médiation au siège de l'Ordre des Avocats de Rome « dans des lieux particulièrement grands dont l'accès est absolument garanti et facilité ». Cependant, il néglige certains aspects :
- le handicap en Italie ne concerne pas « certains sujets » mais au moins 5,2 % de la population (données ISTAT), soit 3,1 millions de personnes, dont 1,6 million de moins de 75 ans,
- en plus des « handicaps invisibles », y compris les faiblesses liées à l'âge, dans le pays de l'UE où la prévalence de personnes âgées est la plus élevée (données d'Eurostat) et d'autres vulnérabilités (par exemple l'obésité sévère) incompatibles avec les ascenseurs miniatures.
L'inaccessibilité des locaux de la justice est illégale et inacceptable. Et ce n'est même pas communiqué à l'avance dans la convocation. Le groupe de personnes présentant divers handicaps et fragilités doit donc faire face à des difficultés, des charges et des coûts pour se retrouver dans des locaux de la salle de justice inaccessibles sans préavis.
C'est notre droit d'exiger que la rencontre de médiation ait lieu dans tous les cas, même dans le hall d'entrée de l'immeuble. Sans être obligé de reporter cela est toujours et en tout cas préjudiciable, ne serait-ce que pour l'effort et les coûts requis pour une nouvelle sortie. Nous revendiquons nos droits, nous demandons que l'inaccessibilité des lieux soit constatée au procès-verbal, nous protestons.
La Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 13/12/06 et mis en œuvre en Italie avec la loi 3/3/09 n°18, est en vigueur depuis le 15/3/09. (1)
Sans se livrer sur les principes et obligations généraux (articles 3 et 4), le critère d'égalité et de non-discrimination (article 5) et l'accessibilité (article 9), nous renvoyons à la notion d'accès à la justice. Dans le texte original, car l'Italie n'a pas encore prévu la traduction officielle de la CDPH, au cours des 15 années qui se sont écoulées depuis sa signature.
« Les États membres doivent assurer un accès effectif à la justice pour les personnes en situation de handicap sur une base d'égalité avec autrui, y compris par la mise à disposition d'aménagements procéduraux et adaptés à l'âge, afin de faciliter leur rôle effectif en tant que participants directs et indirects, y compris en tant que témoins, dans toutes les procédures judiciaires, y comprislors d'enquêtes et autres étapes préliminaires.
Afin de contribuer à assurer un accès effectif à la justice pour les personnes en situation de handicap, les États membres encouragent la formation appropriée des personnes travaillant dans le domaine de l'administration de la justice, y compris la police et le personnel pénitentiaire. » (CDPH, article 13).
La vie quotidienne de la plus grande minorité de la société italienne est obscurcie par des barrières sociales et culturelles - ainsi que par des barrières architecturales - dont le cas d'aujourd'hui n'offre qu'un des exemples infinis, entre ignorance et cialtroneria.
Nous continuons sans médiation, au prix d'un renvoi de la fondation homonyme devant la Cour européenne des droits de l'homme. Jusqu'à quand, même en Italie, le respect des droits de l'homme systématiquement bafoués partout sera affirmé. Ça suffit.
Dario Dongo
(1) Loi 3/3/09 n°18. Ratification et exécution de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, avec protocole facultatif, faite à New York le 13/12/06 et création de l'Observatoire national sur la condition des personnes handicapées. Texte mis à jour le 14/12/18 sur Normattiva, https://bit.ly/3ygBgcM
Annexes
(1) Égalité, PEC 29/11/21 - Inaccessibilité locale signalement médiation judiciaire
(2) Association du Barreau de Rome, Forensic Mediation Organisation Foundation, PEC 10/12/21 -
Réponse à la note du 29.11.2021/10/11 - Fondation de l'Organisation de médiation médico-légale de Rome.pdf - Vendredi 30 décembre 18_01_00 GMT 2021_XNUMX XNUMX
Dario Dongo, avocat et journaliste, Docteur en droit alimentaire international, fondateur de WIISE (FARE - GIFT - Food Times) et d'Égalité.