Gênes a tourné la page, le 3.8.20/24/43. L'architecte Renzo Piano a fait don à la ville du projet du pont de voile, que l'extraordinaire maire et commissaire Marco Bucci a inauguré en moins de XNUMX mois après le tragique effondrement. C'est un nouveau départ à célébrer avec sobriété, dans le respect de XNUMX victimes innocentes et leurs familles, ainsi que les personnes déplacées de leurs foyers et lieux de travail. Mais il reste encore beaucoup à faire.
Tout d'abord, il faut travailler sur la suppression des barrières architecturales, pour rendre la Superba accessible également aux personnes handicapées et aux personnes âgées.
Notre demande renouvelée au maire et ingénieur Marco Bucci. Et la plainte au parquet près le tribunal de Gênes (contre le représentant légal et les dirigeants de l'AMT (Azienda Mobilità e Trasporti) SpA) pour l'inaccessibilité systématique des bus aux personnes handicapées.
La loi du 28/2/86 n°41 introduit :
- l'interdiction d'accorder des « projets de construction ou de rénovation d'ouvrages publics non conformes aux dispositions du décret du Président de la République XNUMX/XNUMX/XNUMX, n°XNUMX, concernant la suppression des barrières architecturales »,
- l'interdiction d'accorder des contributions ou des facilités par l'État et d'autres organismes publics pour la réalisation de projets contrairement aux dispositions du décret présidentiel 384/78,
- l'obligation des administrations compétentes d'adopter, « pour les bâtiments publics existants non encore adaptés aux exigences du décret » ci-dessus, les « plans pour l'élimination des barrières architecturales », appelés PEBA. Au 1/3/87 (!),
- le devoir des régions et des provinces autonomes, après que le délai du XNUMX/XNUMX/XNUMX soit passé en vain, de nommer «un commissaire à l'adoption des plans d'élimination des barrières architecturales auprès de chaque administration municipale. » (article XNUMX, paragraphes XNUMX-XNUMX).
La loi du 5/2/92, n°104 (loi-cadre pour l'assistance, l'intégration sociale et les droits des personnes handicapées) propose à son tour un rappel sur les devoirs des collectivités en matière de barrières architecturales :
- activités sportives, touristiques et récréatives. La suppression des obstacles à l'accessibilité « des installations sportives et des services associés par les personnes handicapées » (article 23.2),
- installations de baignade. Les concessions appartenant à l'État et leurs renouvellements sont subordonnés « à la possibilité effective d'accès à la mer pour les personnes handicapées »( article 23.3). Condition jamais vérifiée dans la municipalité de Gênes, à l'exception de quelques micro-innovations qui confirment la violation omniprésente d'une loi en vigueur depuis 28 ans,
- élimination ou dépassement des barrières. « Tous les travaux de construction concernant les bâtiments publics et privés ouverts au public sont exécutés conformément aux dispositions dont » la loi 118/71, le DPR 384/78, la loi 13/89, le décret ministériel 236/89 et ses modifications ultérieures. « La délivrance du permis de construire ou de l'autorisation de travaux » ci-dessus « est subordonnée à la vérification de la conformité du projet effectuée par le bureau technique ou par le technicien désigné par la commune. Le maire, en délivrant le certificat de viabilité et d'habitabilité des travaux (...), doit s'assurer que les travaux ont été exécutés conformément aux dispositions en vigueur concernant la suppression des barrières architecturales ». En cas de travaux publics, « l'évaluation du respect de la législation en vigueur sur l'élimination des barrières architecturales est de la responsabilité de l'Administration compétente, qui le reconnaît lors de l'approbation du projet » (article 24),
- inhabitabilité. « Tous les travaux exécutés dans les bâtiments publics et privés ouverts au public (...) dont les différences sont telles qu'elles rendent impossible l'utilisation de l'ouvrage par les personnes handicapées, sont déclarés inhabitables. Le concepteur, le maître d'œuvre, le responsable technique des contrôles d'utilisabilité ou d'habitabilité et le testeur, chacun pour sa compétence, sont directement responsables. Ils sont punis d'une amende de 10 à 50 millions de lires et d'une suspension de leurs registres professionnels respectifs pour une durée de un à six mois » (article 24.6). Par exemple, le passage souterrain rénové ces derniers mois sur la Piazza Corvetto, dans le centre de Gênes, doit donc être déclaré dangereux. Les concepteurs, maîtres d'œuvre, responsables techniques et testeurs des nombreux commerces et établissements publics rénovés doivent être jugés, même pour délit de contrefaçon, quelle que soit l'accessibilité,
- espaces et parcours urbains. « Les PEBA sont modifiés avec des ajouts relatifs à l'accessibilité des espaces urbains, avec une référence particulière à l'identification et à la création de voies accessibles, à l'installation de feux tricolores acoustiques pour les non-voyants, à la suppression de la signalisation installée afin de gêner la circulation des personnes handicapées » (article 24.9),
- règlement de construction. Les communes auraient dû avoir adapté leur règlement de construction aux règles d'élimination des barrières architecturales avant le 19/7/92 (article 24.11),
- mobilité et transports collectifs. « Les régions réglementent les modalités d'intervention des municipalités pour permettre aux personnes handicapées de se déplacer librement sur le territoire, en profitant, dans les mêmes conditions que les autres citoyens, des services de transports collectifs adaptés ou des services alternatifs » (article 26). Par conséquent, entre autres, presque tous les services de transport public interurbain fournis par ATP ESERCIZIO Srl (une société soumise à la gestion et à la coordination par AMT SpA) sont interdits.
Au réveillon de l'inauguration du pont San Giorgio, l'auteur a eu la chance de rencontrer le maire de Gênes dans le centre, en profitant de l'occasion pour le féliciter pour les brillants travaux réalisés ces dernières années et l'inviter à la nécessaire transformation d'une ville splendide, mais totalement inaccessible aux personnes handicapées (5,2 % de la population italienne. Rapport ISTAT 3/12/19).
Les seniors sont à leur tour, enregistrés, dans une mesure variable et croissante, parmi les personnes présentant des incapacités progressives. La Ligurie est la deuxième région d'Europe pour la prévalence de personnes de plus de 65 ans (28,5 % de la population, contre une moyenne européenne de 20,3 %. Eurostat 2009). La persistance des barrières architecturales est pour eux la première cause d'accidents et d'hospitalisations.
Nous renouvelons cet appel au maire Marco Bucci, déjà traité avec PEC 9/1/19, retransmis le 30/9/20. La reconstruction du pont n'a laissé de place à rien d'autre, c'est évident et nous le remercions pour ce travail extraordinaire. Maintenant, cependant, à vitesse égale, le PEBA. Égalité et Disability Pride Network sont disponibles pour toute contribution utile.
Le 3/8/20, le soussigné a porté plainte (seul et en sa qualité de représentant légal d'Égalité asbl) contre les représentants légaux et gérants d'AMT SpA Concessionnaire du service de transport public urbain de la ville de Gênes.
L'accès aux transports en commun par bus (par les nombreuses personnes atteintes de diverses formes de handicaps moteurs et/ou neurologiques) suppose que le véhicule est équipé d'une plate-forme, capable de permettre l'embarquement et la descente avec un fauteuil roulant ou d'autres aides à la marche.
La plus grande partie des autobus de l'AMT est équipée de plateformes assistées qui ne fonctionnent pas régulièrement. De cette façon, de nombreuses personnes ont subi l'expérience directe d'innombrables interruptions du service public, offrant au Parquet un enregistrement exact de 36 échecs en quelques mois de tentatives d'utilisation, dans les années 2018-2019-2020.
L'insouciance totale des signalements répétés des défaillances précitées, de la part d'une entreprise qui bénéficie d'ailleurs d'une certification ISO 9001, est emblématique de l'acceptation consciente, par le top management, de l'interruption systématique du service public.
Les personnes en situation de handicap sont ainsi contraintes à des désagréments inacceptables, tels que des arrêts interminables, dans la chaleur ou dans le froid ou sous l'eau selon les saisons. En plus des retards imprévisibles. Et pire encore, cette situation oblige également les soignants et les proches à partager la stigmatisation de la discrimination.
La loi du 5/2/92 n°104 (loi-cadre pour l'assistance, l'intégration sociale et les droits des personnes handicapées) prévoit, à l'article 26 (Mobilité et transports collectifs) que « les régions réglementent les modalités d'intervention des communes pour permettre aux personnes handicapées de se déplacer librement sur le territoire en profitant, dans les mêmes conditions que les autres citoyens, des services de transports collectifs adaptés ou des services alternatifs ».
La directive du Président du Conseil des Ministres du 27/1/94 (Principes relatifs à la fourniture de services publics, dans GU 22/2/94, n°43) établit à son tour que « la prestation de services publics doit être inspirée du principe de l'égalité des droits des utilisateurs. Les règles concernant les relations entre les usagers et les services publics et l'accès aux services publics doivent être les mêmes pour tous. (…) En particulier, les prestataires sont tenus de prendre les initiatives nécessaires pour adapter les modalités de fourniture du service aux besoins des utilisateurs handicapés ». (Chapitre I, Principes généraux, article 1, Égalité). « La fourniture des services publics, dans le cadre des procédures établies par la législation réglementaire du secteur, doit être continue, régulière et sans interruption » (article 3, Continuité).
La loi 3/3/09 n°18 a ratifié et mis en œuvre en Italie la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, CNUDPH) adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 13/12/06. Cette convention réaffirme à son tour, dans son article 20, le principe de l'égalité des chances dans l'utilisation du service de transport public.
Nous attendons maintenant une activité d'investigation diligente et efficace du Parquet près le Tribunal de Gênes. Elle pourra acquérir les journaux des rapports de pannes et autres preuves documentaires, écouter les personnes informées sur les faits et récuser les délits d'interruption de service public et de poursuite des violences privées auprès du top management de l'AMT.
Là où la civilisation n'arrive pas, c'est le temps de la justice.
Dario Dongo
Photo de couverture par Carlo Previati
Dario Dongo, avocat et journaliste, Docteur en droit alimentaire international, fondateur de WIISE (FARE - GIFT - Food Times) et d'Égalité.